Brexit : Vers une nouvelle ère du football anglais ?

26
mai
2016

Posté par Anthony G.

Posté dans Angleterre / En affiche / Etranger / Flash FS

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Ce n’est pas nouveau, les britanniques ont de plus en plus envie de quitter l’Union Européenne. Cela va faire des décennies que les anglais montrent bien qu’ils n’y sont qu’à contrecœur. Et le mois prochain pourrait bien officialiser leur sortie, car aura lieu le 23 juin un referendum qui décidera s’il est l’heure du Brexit (contraction de Britain Exit, sortie du Royaume-Uni) ou non.
Sujet politique et économique assez important, ce referendum pourrait bien aussi être un tournant irréversible dans le football anglais.

Que se passera-il en cas de Brexit ?

 

 

Selon les lois anglaises actuels, tous ces footballeurs européens sont autorisés à jouer dans des équipes britanniques car ils sont considérés au même titre qu’un joueur étant né au Royaume-Uni. La sortie de l’Union Européenne changerait cette classification, et tous les non-britanniques seraient alors mis dans une seule et même catégorie.
Celle-ci permet de jouer tout de même dans une équipe d’un des championnats anglais, mais seulement selon 2 facteurs : le classement Fifa de la nation du joueur, et le pourcentage de matchs joués dans l’équipe nationale du joueur. Pour l’instant, les critères sont fixés ainsi :

 

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Si le joueur ne correspond pas à ces règles, il existe des recours, analysés au cas-par-cas, qui permettent d’accepter tout de même des joueurs très talentueux venant de nation avec un faible classement FIFA, ou des joueurs ayant été trop blessé lors des 24 derniers mois pour avoir atteint le pourcentage requis.

 
Quels sont les équipes touchées par ce referendum ?

Là où l’affaire devient particulièrement intéressante, c’est quand l’on sait le nombre de joueurs concernés. Ainsi, on fait l’état de plus de 300 différents noms qui pourraient ne plus pouvoir jouer dans l’un des championnats du Royaume-Uni la saison prochaine. Pour être plus précis, les personnes actuellement non-éligible à un permis de travail sont de 63 en Premier League, 180 en Championship et 53 en Scottish Premiership.

Si toutes les équipes des deux premières divisions anglaises ont des footballers concernés, la proportion n’est pas forcément la même. Le maximum en Premier League est atteint par Newcastle United, Swansea City et Aston Villa qui ont tous les trois 9 joueurs ne rentrant pas dans les critères donnés plus haut. Le pire est atteint avec Charlton Athletic, cette équipe de Championship qui pourrait voir le départ de 13 de ses sportifs !
Ceci concerne tout aussi bien certains des plus grands joueurs du championnat comme la « meilleur recrue de Premier League 2015/2016 » N’Golo Kanté à Leicester City, ou l’autre révélation française Dimitri Payet à West Ham.

 

Dimitri Payet
Dimitri Payet, la coqueluche de West Ham

Le football, fort argument du « Stronger In »

 

Et c’est ainsi que le football anglais est devenu un des arguments forts pour que le Royaume-Uni reste dans l’Union Européenne. Thèse largement propagée par quelques personnalités fortes comme Karren Braddy, la vice-présidente de West Ham et membre du parti de David Cameron.
En effet, Brexit amènera un changement majeur dans l’économie et l’attractivité de la Premier League car « la liberté de mouvement joue un rôle déterminant dans les transferts et les contrats des joueurs. Les joueurs européens peuvent signer dans des clubs britanniques sans avoir besoin de visa ou de permis de travail, accélérant et facilitant la venue des meilleurs joueurs européens ».
De plus, le départ de tant de joueurs européens, rendrait le championnat plus faible, et donc les joueurs talentueux plus rare. L’argent primera donc sur la stratégie d’un recrutement « malin », rendant le championnat encore plus inégale encore. Les têtes d’écurie comme Arsenal, Manchester City, Manchester United, ou Chelsea s’échangeront la première place et une nouvelle épopée à la Leicester relèverait alors du miracle.
Le seul bon côté possible d’une telle situation serait que la Premier League s’occuperait mieux de la formation et de la mise en confiance de ses propres joueurs, ce qui améliorerait grandement le niveau d’une équipe nationale qui a des joueurs qui ont du mal à s’expatrier et qui est en manque de trophée depuis des décennies. Mais cela reste bien peu par rapport à ce que le championnat perdrait.

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Leicester City, champion d’Angleterre de cette saison 2015/2016

 

Conclusion

 

Il faut tout de même signaler que même si le referendum Brexit passait, il y a tout de même de grande chance que les conditions pour un joueur d’obtenir son permis de travail soit assouplis. Nous sommes donc tout de même loin de présager une apocalypse footballistique qu’une telle situation pourrait donner, mais il y a tout de même des chances que la Premier League perde pas mal de son prestige dans l’opération.
Si le referendum se conclu par la sortie du Royaume-Uni de l’UE, la Premier League connaitra un changement important, et il sera alors très intéressant de voir les évolutions faites pour coller à un contexte « post-Brexit »

 

Pierre Monard

 

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