Delphine Saez : « On va jouer la montée à fond »

04
mars
2015

Posté par Pierre

Posté dans Divisions féminines / En affiche / Flash FS

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Avec son club du Nîmes Métropole, Delphine Saez occupe la première place du groupe B en Division 2 féminine. Aujourd’hui, nous revenons sur la saison de son club, sa vie professionnelle et le football féminin en général.

 

FootballSupps : Pour commencer, tout simplement, comment as-tu débuté dans le football ?

Delphine Saez : Depuis toute petite, je suis dans le football. J’ai toujours suivi mon grand frère qui était également gardien de but mais il ne joue plus maintenant… Je le suivais partout et j’avais toujours un ballon à la main. Ma mère ne voulait pas que je fasse du foot donc j’ai fait du tennis jusqu’à l’âge de 12 ans. A ce moment-là, j’ai posé un ultimatum à ma mère en lui disant « c’est soit le foot, soit je ne fais plus de sport ». Elle a cédé avec et j’ai commencé a l’AC Arles qui venait de monter une équipe féminine.

 

FS : En dehors de ta passion, ton métier est celui de gendarme. Ça ne doit pas être évident de concilier ta vie professionnelle avec le football, non ?

D.S. : Oui effectivement je suis gendarme depuis presque 7 ans… J’ai commencé en tant que gendarme adjoint volontaire où j’étais dans les bureaux à Montpellier puis Nîmes donc là, ça ne posait aucun problème car je pouvais faire tous les entraînements et tous les matches. Depuis décembre 2011, je suis sous-officier donc c’est un peu plus compliqué. J’ai fait mes classes pendant un an à l’école de gendarmerie de Montluçon puis a l’issue j’ai été affecté à la brigade de gendarmerie de Meximieux, dans l’Ain. Je n’avais pas le temps de m’entraîner dans un club, je ne pouvais faire que des footing pour me maintenir en forme et je revenais jouer avec Nîmes quand je ne travaillais pas les week-ends ( sachant qu’en gendarmerie nous travaillons deux week-ends par mois). Depuis août 2014, j’ai réussi à me rapprocher de Nîmes en étant à la brigade de Rivière-sur-Tarn, proche de Millau. Je m’entraîne avec l’équipe senior masculine de Millau qui évolue en PH et j’ai plus de disponibilité les dimanches pour jouer le maximum de matches.

 

FS : Tu es championne d’Europe et du Monde de futsal militaire. C’est une énorme performance. Ça représente quoi pour toi ?

D.S. : Je suis même championne d’Europe avec l’équipe de France militaire (foot à 11) et triple championne du Monde avec la gendarmerie (futsal). Cela est une fierté pour moi de représenter la gendarmerie dans le sport que j’affectionne. Ce sont de très belles expériences à vivre que ça soit humainement ou footballistiquement.

 

FS : Intéressons nous un peu à ton club actuel. Tu fais partie des plus anciennes au FFNMG. Comment ça se passe avec les plus jeunes joueuses qui intègrent l’effectif ?

D.S. : Je suis la plus ancienne du club. Je suis en train d’effectuer ma neuvième saison au club. Il fait partie de ma vie… C’est un club très familial, ce qui me va très bien. À vrai dire, dans l’effectif, la plupart des joueuses sont passées par le MHSC donc nous nous connaissons toutes. J’ai pu voir une belle évolution et de très belles arrivées depuis que je suis au club.

 

FS : Vous êtes donc actuellement premières du groupe C de D2 Féminine. Vous êtes en lice pour l’accession en D1. Était-ce vraiment l’objectif du début de saison ?

D.S. : Non, l’objectif était de faire aussi bien que l’année dernière (2ème) mais maintenant qu’on est en lice pour la montée, on ne va pas se mentir : on va la jouer à fond…

 

FS : Vous avez été en difficulté de nombreuses saisons en avant aucun stade notamment, où jouer et vous entraîner. Finalement, le club de l’US Marguerittes (à 5 minutes de Nîmes) vous a accueillies à bras ouverts depuis 2012. C’est une sorte de revanche pour vous cette première place ?

D.S. : Je ne dirai pas que c’est une sorte de revanche. On a travaillé comme on le pouvait jusqu’à maintenant. Aujourd’hui, le club du Nîmes Olympique nous prête ses installations pour les entraînements et le club de Marguerittes nous accueille sur un très beau terrain le dimanche. Je les remercie pour cela.

 

FS : Vous recevez Blanzy le 8 mars avant d’aborder dans la foulée trois confrontations décisives : déplacement au Puy (4e), réception de Toulouse (3e) et un déplacement à Marseille pour affronter votre dauphin, l’OM. Le championnat se jouera là, non ?

D.S. : Tout à fait, le championnat va se jouer là… Il ne faut pas faire de faux pas. Après ces matches-là, nous en seront plus sur la fin du championnat.

 

FS : La pression est-elle sur vous ou les autres équipes ?

D.S. : La pression est sur nous car si nous gagnions tous les matches, personne ne peut nous rattraper, c’est mathématique. À nous de montrer que nous savons jouer avec la pression car si l’année prochaine on se retrouve en D1, il faudra jouer tous les matches comme des matches de coupe.

 

FS : Quelles seraient les conséquences si le club n’accédait pas à l’échelon supérieur ?

D.S. : Personnellement, ça serait pour moi une déception mais il n’y aurait pas de conséquence pour le club. On continuerai en D2, comme on le fait depuis quelques années.

 

FS : En Coupe de France, vous n’êtes éliminées par Montpellier qu’aux tirs au but. Quand on connait cette équipe, on comprend que la performance est remarquable. L’exploit quasi historique était tout proche. Mais finalement, ne reste t-il pas plus de frustration ?

D.S. : J’ai vécu le match du banc de touche. C’était un match très prenant. Nous avions été dominés tout le match et sur une de nos deux occasions, Elodie Ramos l’a met au fond… C’était magique, pour moi l’exploit était fait… Puis les penalties, c’est de la loterie, non ?

 

FS : Plus personnellement, quels sont tes objectifs pour les saisons à venir ?

D.S. : Pour moi, ça serait l’accession en D1 et essayer d’y rester même si cela est très difficile. Niveau professionnel j’aimerai avoir une mutation proche de Nîmes pour pouvoir m’entraîner avec le groupe car ce n’est pas facile de s’entraîner ailleurs et de venir ici jouer le dimanche.

 

FS : Que penses-tu de l’évolution globale de football féminin, un football qui progresse fortement depuis la Coupe du Monde 2011 ?

D.S. : En effet, il y a plus de médiatisation et c’est bien pour le foot féminin et le sport féminin en général. Je trouve qu’il n’est pas assez reconnu.

 

FS : Justement, cet été la France joue la Coupe du Monde 2015 au Canada. Un pronostic ou un avis ?

D.S. : La France va gagner la coupe du monde au Canada !

 

FS : Si tu avais une phrase à dire pour encourager les gens de venir voir le foot féminin, quelle serait-elle ?

D.S. : Le foot féminin n’est pas comparable au foot masculin mais vous pouvez être surpris de ce que peuvent faire les femmes avec un ballon.

 

Interview réalisée par Adam C.

 

 Crédits photo : Stéphane Morio

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