Et le respect ? (J1 de Coupe du Monde Féminine 2015)
Posté par Anthony G.
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C’est un bien grand mot qui en devient vague. En voyant ces premiers jours de Coupe du Monde, y comprit celui de la France, c’est pourtant ce qu’il manque à tout le monde dans cette Coupe du Monde, de la FIFA aux joueuses en passant par les organisateurs de la compétition.
Moins de 26,000
C’est quoi ce chiffre ? C’est le nombre de spectateurs qui ont fait le déplacement pour voir les championnes du monde en titre japonaises lors de leur entrée en compétition face à la Suisse à Vancouver, ville dont l’aire métropolitaine dépasse largement les 2 millions d’habitants. Il y a un problème, c’est sûr, mais lequel ? Pas le stade en tout cas, puisqu’il pouvait accueillir la bagatelle de 54,000 personnes pour cette rencontre. Alors quoi ? Les gens ? Non, on ne va pas forcer des gens à aller voir du football féminin, même si c’est seulement ce dernier mot qui rebute sans doute certains. L’organisation ? Tiens, peut-être qu’on se rapproche car on a du mal à s’imaginer qu’une si grande ville se déplace si peu pour un tel événement, d’autant plus qu’il y avait un autre match juste avant (Cameroun 6-0 Equateur). Mais, encore une fois, il paraît déplacé de blâmer une organisation sans savoir les moyens exacts qu’elle a mis dans la communication. Alors… La FIFA ? C’est dur de tirer sur l’ambulance du moment, mais c’est la réponse qui est la plus crédible. A l’heure où on pose le débat sur la nomination du Qatar comme organisateur de la compétition masculine en 2022, on peut se reposer la question sur l’organisation confiée au Canada il y a déjà 5 ans… Ah ? Quoi ? Pas de concurrent ? Oui, le Canada a gagné cette Coupe du Monde par lamentable forfait du Zimbabwe, grand pays de football également bien sûr.
Le Canada a prévu et profite de l’expansion du football féminin
Est-ce si compliqué de promouvoir un peu les candidatures et de trouver des pays à peu près intéressé par le football féminin ? Le Canada s’est développé dans ce domaine, oui, mais c’est uniquement après avoir été assuré d’accueillir la Coupe du Monde 2015… Tout comme le Qatar se développera avant 2022. On peut donc alors se dire que le Canada a été visionnaire en se positionnant sur une compétition que personne ne voulait à l’époque mais que, aujourd’hui, beaucoup s’arracheraient (pour la Coupe du Monde 2019, 7 pays ont montré un intérêt). De quoi peut-on parler également ? De la pelouse ? Non, du synthétique… Presque de la moquette dans le cas présent. Mais là encore, il faut rappeler que la candidature canadienne était sans concurrence, donc les canadiens auraient même pu imposer un chapeau en forme de sexe sur la tête de tous les spectateurs s’ils en avaient envie : la FIFA n’avait pas d’autre choix que de confier cette compétition au Canada.
Parlons football
Si on exclut les tribunes, que s’est-il passé sur le terrain ? La Coupe du Monde s’est montrée très inconstante pour le moment. Et pour cause : les grosses équipes se veulent impressionnantes ou poussives. C’est ainsi que l’Allemagne et le Norvège, dans le même groupe, n’ont fait qu’une bouche de la Côte d’Ivoire (10-0) et de la Thaïlande (4-0). Il s’agit du groupe B. Ca a été plus délicat pour les favoris du groupe A. Le Canada s’impose d’une courte tête (1-0) face à la Chine. De son côté, la Nouvelle-Zélande s’incline sur le même score face aux Pays-Bas dans un match qui promettait d’être équilibré. Dans le groupe C, le Cameroun a écrasé l’Equateur (6-0) et a donc pris de l’avance sur le Japon qui s’en sort avec une toute petite victoire compliquée face à l’équipe européenne du groupe, la Suisse (1-0). Déception dans le groupe D pour la Suède qui ne décroche qu’un match nul fructueux (3-3) face au Nigéria. Désillusion pour cette équipe classée 5ème mondiale et entraînée par Pia Sundhage, considérée comme une pionnière du coaching de football féminin. Et ce sont les Etats-Unis qui en profitent dans le même groupe en battant l’Australie par 3 buts à 1. Ce qui est sûr, c’est que ce groupe sera désormais très intéressant à suivre. Dans le groupe E, l’Espagne décroche seulement un nul 1-1 face au Costa Rica de la meneuse parisienne Shirley Cruz. Et c’est le Brésil qui prend la tête du groupe en battant la bonne Corée du Sud par 2 buts à 0. Triste de voir que la Seleçao n’était alors observée que par 10,000 spectateurs dans un stade de 60,000 places…
La France tout doucement
Dans le dernier groupe à entrer en piste, c’est l’Equipe de France de Philippe Bergeroo qui a pris les devants grâce à une victoire maîtrisée mais bien triste face à la bonne Angleterre. Après un début de match bien maîtrisé mais assez pauvre en occasions, il a fallu attendre la 29ème minute pour qu’Eugénie Le Sommer mette tout le monde d’accord d’une frappe limpide. Mais c’est l’une des seules actions très dangereuses de cette rencontre bien terne des deux côtés. Dans l’autre match du groupe, la Colombie a repris le Mexique en fin de match. Les deux équipe se quittent sur un match nul 1-1 qui provoque la chute de l’Angleterre à la dernière place du groupe. Les anglaises, 6èmes au classement FIFA, devront assurer le coup face à la Colombie et le Mexique pour ne pas être la risée de la compétition et du monde du football féminin…
Fabien.F