Euro 2016 : Quelles ambitions pour le Portugal ?

12
avril
2016

Posté par Anthony G.

Posté dans En affiche / Euro 2016 / International

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L’Euro 2016 arrive à grands pas. Et si pour quelques nations l’objectif est déjà clair, avec un projet bien défini et un style de jeu bien acquis, pour d’autres comme le Portugal il est plus difficile d’envisager celui-ci.
FootballSupps va tenter d’analyser et de comprendre les ambitions de la Selecção pour cet Euro français.

 

Quel groupe pour Fernando Santos ?

 

Si le sélectionneur portugais a déjà probablement son groupe bien en tête quelques doutes subsistent aux yeux du grand public.
Coté gardiens tout d’abord les deux premiers rôles sont déjà attribués à Rui Patricio (Sporting CP) et à Anthony Lopes (Lyon). Pour le poste de 3ème gardien il semblerait qu’il y aurait (il semblerait y avoir) un duel entre Eduardo (Dinamo Zagreb) et Beto (Séville FC), tout deux âgés de 33 ans. Toutefois Fernando Santos devrait opter pour l’expérience du premier qui compte 35 matchs avec la Selecção, contre 10 seulement pour Beto.

Pour la zone défensive là aussi peu de surprises sont à prévoir. En effet une liste de 4 défenseurs centraux est déjà acquise (sauf pépin physique) : Pepe (Real Madrid CF) / Ricardo Carvalho (AS Monaco) / Bruno Alves (Fenerbahçe SK) / José Fonte (Southampton FC).
Du côté des latéraux les hommes forts de Santos, Cédric (Southampton FC) / Eliseu (Benfica SL) / Vieirinha (VfL Wolfsbourg) / Fabio Coentrao (AS Monaco) devraient être également présents. A noter que les récents appelés, Raphaël Guerreiro (Lorient FC) et Nélson Semedo (Benfica SL) devraient participer aux JO 2016 cet été et risquent donc de ne pas être appelés pour cet Euro.

En ce qui concerne le milieu de terrain c’est légèrement l’embouteillage et donc un petit casse tête qui attend le coach.
Joao Mario (Sporting CP) auteur de deux matchs très satisfaisants, contre la Bulgarie (0-1) et la Belgique (2-1), devrait sans soucis figurer dans le groupe tout comme Danilo (FC Porto), William Carvalho (Sporting CP) et Bernardo Silva (AS Monaco). Pour la suite les premiers doutes arrivent, Joao Moutinho devrait tout de même figurer dans le groupe mais le joueur de l’AS Monaco est victime cette saison de quelques pépins physiques qui l’empêchent d’enchaîner et d’être performant sur le long terme avec son club. Si ses soucis sont réglés d’ici le mois de Juin, le joueur aux 81 sélections devrait disputer l’Euro. Il resterait donc 1 place au milieu de terrain qui devrait se disputer entre pas moins de 4 joueurs, André Gomes (Valence CF) / Renato Sanches (Benfica SL) / André André (FC Porto ) / Miguel Veloso (Dynamo Kiev)… A noter que le jeune milieu de terrain de Benfica pourrait jouer les Jeux Olympiques.

Mais c’est bien en attaque que perdure un réel souci dans cette Seleção das Quinas puisque outre le phénomène Cristiano Ronaldo, les attaquants « jeunes » mais surtout efficaces manquent cruellement à ce pays depuis plusieurs années maintenant. Fernando Santos va tout de même emmener ses hommes expérimentés présents sur les côtés de l’attaque, Nani (Fenerbahçe SK) /Quaresma (Beşiktaş JK) et Danny (Zenith SP). Et également Rafa qui est très bon avec le SC Braga.
Mais quel buteur pour accompagner tout cela ? Voici une question que tout le monde se pose depuis des années ! Tout a été tenté, Postiga, Almeida et Eder mais aucun d’entre eux n’a convaincu. Malgré cela Eder pourrait bien faire partie de la liste pour l’Euro.. Un choix purement par défaut.

 

Alors, un nouveau système sans buteur ?

 

Depuis son arrivée à la tête de la Sélection du Portugal, fin 2014, Fernando Santos a tenté de nombreux schémas tactiques différents. Lors des deux derniers matchs de préparations la semaine dernière face à la Bulgarie et à la Belgique le coach portugais a testé une toute nouvelle composition avec la particularité de tout simplement ne pas avoir de véritable numéro 9 (comme l’Espagne à une époque) ! C’est en effet la solution la plus « logique » face à la pénurie de buteurs à laquelle fait face le Portugal depuis la retraite de Pedro Miguel Pauleta et de Nuno Gomes.
Et malgré la défaite (0-1) face à la Bulgarie, ce schéma a plutôt été convaincant et a tout de même permis au Portugal de se créer énormément d’occasions, malgré le manque de finition, avec pas moins de 30 tirs et quasiment 70% de possession.
Schéma qui a été reconduit face à la Belgique et a une nouvelle fois été satisfaisant avec cette fois ci une belle victoire face à la première nation mondiale au classement FIFA, la Belgique (2-1).
Il reste désormais deux matchs à Fernando Santos pour tester ce schéma avant l’Euro, un premier contre la Norvège puis un second à quelques jours de l’Euro contre l’Angleterre !

 

Un groupe tout de même abordable

 

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En effet comme le titre l’indique, les portugais ont hérité cet été d’un groupe que nous pouvons qualifier «  d’abordable ». Pour rappel le groupe du Portugal (groupe F) se compose de l’Autriche, l’Islande ainsi que la Hongrie. Rien d’insurmontable donc pour les hommes de Fernando Santos.. du moins sur le papier. Le plus sérieux rival qui semble se dégager pour la première place du groupe est l’Autriche, qui a terminée invaincue lors des éliminatoires ! A noter que le Portugal a toujours passé le premier tour lorsqu’il a disputé l’Euro dans son histoire. Ne pas terminer en tête de ce groupe, même si le Portugal n’est plus aussi fringuant qu’avant, serait clairement une contre-performance pour tout le peuple lusitanien.

Le site football365.fr nous propose un bref focus sur les adversaires du Portugal :

 

L’Islande en pleins progrès

 

Tout le contraire de l’Islande, qui sera d’une grande compétition internationale pour la toute première fois. Ce petit pays de 330 000 habitants et de 103 125km² en superficie est la valeur montante du football européen. Longtemps considérée comme un faire-valoir dans les éliminatoires, la Strákarnir okkar a progressé régulièrement jusqu’à créer la sensation pendant sa campagne de qualification. Elle s’est extirpée d’un groupe hyper compliqué, avec notamment la République tchèque, la Turquie et les Pays-Bas, sans même avoir à passer par les barrages. Tout ça dans le sillage de joueurs qui évoluent maintenant dans les meilleurs championnats européens, comme Gylfi Sigurdsson à Swansea et Kolbeinn Sigthorsson à Nantes.

 

La Hongrie solide avant tout

 

Disputer un Euro, ce ne sera pas inédit pour la Hongrie. Mais sa dernière participation remonte à un temps que les moins de quarante ans ne peuvent pas connaître (demi-finale en 1972). L’été prochain, cela fera même trente ans tout pile que les Magyars n’auront pas joué une phase finale d’un tournoi majeur (Coupe du Monde 1986). Une longue disette qui prendra fin en France, pour une sélection qui a lutté jusqu’au bout pour décrocher sa place et qui a surpris la Norvège lors des barrages. Solide à défaut d’être génial (onze buts pour neuf encaissés en dix matchs), elle parait à court d’arguments pour à nouveau créer la sensation dans une phase finale.

 

L’Autriche a tout pour surprendre

 

A contrario, si l’Autriche n’est pas une nation au nom ronflant dans le concert européen, elle ne manque pas d’atouts dans sa manche. Elle retrouve des couleurs sur la scène internationale grâce à un effectif où se mélange l’expérience d’un Marc Janko (meilleur buteur autrichien de la phase de qualifications avec sept réalisations) et la jeunesse d’un David Alaba, devenu une pièce maîtresse du Bayern Munich. C’est tout sauf anodin, comme le parcours de l’équipe lors des éliminatoires. Pourtant placée dans une poule homogène (Russie, Suède ou Monténégro), elle a réussi un quasi sans-faute (28 points pris sur 30 possibles). Sans faire de bruit, la nouvelle Wunderteam, qui succède à celle des années 30, pourrait bien être l’une des sensations de l’Euro. Ce qui permettra au Portugal d’avoir au moins un vrai test avant d’attaquer les choses sérieuses.

 

1/8eme de finale… puis plus rien ?

 

Si on imagine le Portugal se sortir plutôt facilement des phases de poules, la suite pourrait être plus compliquée. En effet si le Portugal termine à la 1ère position de son groupe les 1/8emes de finale pourraient en revanche être plus délicat avec une rencontre face à l’Italie ou la Belgique (probablement).
Tous les bookmakers voient les lusophones s’incliner à ce stade de la compétition face à ces 2 potentiels adversaires. Il serait tout de même important de noter que le Portugal s’est imposé 1-0 face à l’Italie (Juin 2015) et 2-1 face à la Belgique (Mars 2016), rien n’est joué d’avance.

 

Alors, que faut-il espérer de ce Portugal ?

 

Avec des soucis de schéma tactique, de style de jeu ainsi que des joueurs plutôt vieillissants (notamment en défense et en attaque) le Portugal ne fait clairement pas office de favori à la victoire finale.
Mais avec des jeunes talents, vice-champions d’Europe espoirs en juin dernier, comme Bernardo Silva, William Carvalho, Joao Maria ou Renato Sanches par exemple, ainsi qu’un Cristiano Ronaldo au sommet de son art, le Portugal pourrait bien déjouer les pronostics…

 

Lio

 

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