Lucien Laurent, de l’usine à la postérité

13
juin
2018

Posté par El Pibe de Oreo

Posté dans En affiche

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19 minutes de jeu, Lucien Laurent est lancé côté droit. Nous sommes le 13 juillet 1930. Il ne le sait pas encore, mais le joueur-ouvrier du FC Sochaux est sur le point de marquer l’histoire du football. Il décoche une frappe croisée qui ne laisse aucune chance au portier mexicain, Oscar Bonfiglio. Le score est ouvert et les bleus marqueront trois autres buts pour finalement l’emporter 4-1.

La Coupe du Monde n’a toujours pas officiellement débuté que deux matchs ont déjà été joué, dont celui de la France au stade Pocitos, maison du Peñarol. Un retard lors de la construction du Centenario, scénario prévu pour le déroulement de la coupe imaginée par Jules Rimet, a quelque peu semé le trouble. Ce n’est que deux jours plus tard que les uruguayens terminèrent les travaux. Et pendant 40 ans, la FIFA n’a pas reconnu Lucien Laurent comme premier buteur du plus important évènement de la planète foot. En effet, dans les registres, la première Coupe du Monde a débuté le 15 juillet 1930. Il faut dire aussi que le joueur français n’avait pas vraiment réalisé l’importance de son geste. L’ouvrier de Peugeot se contenta de fêter simplement son but avec ses coéquipiers et ne cherchera pas à corriger l’Histoire.

Il déclara : « Quand j’ai marqué ce but, j’ai eu une joie simple, celle d’un buteur normal avec ses coéquipiers. On a dû tout juste s’embrasser ou se taper dans la main avant de reprendre le jeu. Sur le coup, je ne me suis même pas posé la question de savoir si c’était le premier but du Mondial. Je n’ai pas réalisé. »

Aprés son match d’ouverture, la France perdra ses deux autres rencontres et n’ira pas plus loin lors de ce Mondial. Lucien Laurent, lui, ne reconnaitra la joie du buteur qu’une seconde fois sous le maillot tricolore, et attendra 1970 avant d’officiellement entrer dans les livres d’histoire de la plus haute instance du foot. Il connut une carrière plus qu’honorable sur les terrains du championnat de France et compta dix sélections en bleus avec deux participations en Coupe du Monde (1930 et 1934).

Depuis 2006, une stèle et une statue représentant la lucarne nettoyée par le joueur français maintiennent intacte la mémoire de ce but, le tout premier d’un évènement sportif qui garde la planète en émoi tous les quatre ans. L’initiative de cet hommage, on le doit à un passionné, Héctor Enrique Benech, qui à partir d’une photo d’archive passa quatre années à rechercher l’emplacement exact du stade Pocitos, théatre d’une action qui fera entrer un ouvrier de l’Est de la France dans la postérité.

 

El Pibe de Oreo

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